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FestiVAL MOTS-BUEE

(c) P. Delacroix

Vous vous rappelez d’elles ? Les deux journalistes qui se prenaient pour des mots ? Si vous ne les avez toujours pas vues et que la Comédie des Champs Elysées c’est pas trop vos tarifs, profitez du festival Mots-Buée pour les voir ce soir à 5 euros à l’Orangerie du Château à Champs-sur-Marne (c’est direct en RER A, alors on ne me la fait pas et on y va).

Pour plus d’info sur le festival Mots-Buée et les autres performances programmées, rendez-vous ici.

V. Y ETAIT : WE LOVE GREEN

Pendant trois jours, du 14 au 16 septembre, le festival « We love Green » prenait ses quartiers dans les jardins de Bagatelle. V. y était. « Festival écolo » lui dites-vous ? Surtout bien bobo vous répond elle.

Alors voilà, ce festival m’a donné envie de remontrer le bout de mon nez pour plusieurs raisons. D’abord parlons festif, parlons musique. Deux groupes étaient présents, ne passez pas 2012 sans passer à côté d’eux.

1) Le blaze du premier fait écho au guitariste belge de renom, il interprète un rock psychédélique fanstastique qui combine avec finesse des envolées à la fois lyriques et électro. Si nos quatre Ecossais ont la raie sur le côté bien rangée, un pedigree confirmé (le batteur est le frère du claviériste du Beta Band), jouent les « chœurs » légers façon Beach Boys, on y retrouve la profondeur des grands, telle la mystique de l’espace de Bowie ou le graphisme géométrique des Pink floyd. Audiard ne vous dira pas le contraire, il les a choisis pour la bande originale de son dernier film avec le titre qui est devenu mon préféré Firewater.

Je suis je suis ? Dango django !

2) Le second réunit quatre DJ qui compatibilisent pas moins de six titres de champions du monde de Disco mix club. Après les expériences d’Hocus Pocus et Beat Torrent, ils ont mutualisé leur énergie pour nous transmettre leur électro entrainante et imaginative. Certes, les Daft punk et autre Justice sont passés par là, mais eux ont réussi à agrémenter leur breakbeat d’une multitude de styles musicaux : du blues (avec leur single phare « Down the road ») au charleston ( !) en passant par l’Amérique des mariachi.

Vous les avez reconnus, je parle bien sûr de C2C.  Si leur album est bien, les voir sur scène est encore mieux car ils mettent à bas le cliché du DJ mutique dans sa bulle, pour faire participer le public à leur démo techniquement bluffante, accompagnée d’un  logo type street art. Ils sont contents d’être là, ça se voit, et nous aussi.

Parlons maintenant  du concept de ce festival, où l’on vient faire sa B.A. pour l’écologie avec un slogan qui en dit déjà long philosophiquement parlant : « nous aimons le vert ». Non mais c’est génial quoi ! Et pourquoi ne pas en profiter pour faire son woodstock édulcoré quarante-cinq ans après en y insérant un peu de musique ? Eh oui, tous les bobos trentenaires de la planète (non pardon, du 10ème arrondissement) étaient réunis, poussette dans une main, tapis de yoga dans l’autre. Effectivement, un parc à jeux était ouvert, des cours de yoga improvisés. Les papounets et mamounettes faisaient éclater leur joie de vivre au son folk d’Herman Dune, bébés sur les épaules, des casques protecteurs ayant été mis à leur disposition pour leurs petites zoreilles fragiles. Des simulacres de Patti ou Janis gambadaient autour de la scène, avec leur jupon Maje et leur botte Zadig, sans oublier la couronne de fleurs qu’elles se confectionnaient dans un des stands, pour la modique somme de 7 euros.

Bon allez j’arrête de faire ma langue de vipère, et je parle de l’initiative écolo. Déjà choisir Bagatelle est plutôt intelligent, en tant que jardin botanique et potager. Tout un parcours à la découverte des fruits et légumes nous est proposé, et ce dans un cadre bucolique charmant. On apprend que artichaut est un « légume-tige » et ça c’est chan-mé. La seule électricité émanait des panneaux solaires disposés autour de l’enceinte du festival et l’unique scène avait été élaborée à l’aide de matériaux recyclés. Si l’on sait qu’un festival est souvent synonyme de mal-bouffe (et chère avec ça), le festival s’exhortait à proposer des produits bio, un bar à tomate ou un sandwich à la salade !

Ce qui reste dommage dans cette initiative, c’est le prix : 44 euros la journée pour quatre concerts, ce qui selon moi renforce le cliché qu’écologie reste synonyme de cherté.

Bon We love green j’y étais mais surtout, ne ratez pas la sélection d’Arte qui en a profité pour nous concocter une soirée « We love girls », patchwork international de la scène féminine actuelle, à revoir sur leur site replay.

Pour plus d’info :
Django Django, Album éponyme, Because Music
C2C, TETR4, On and on records
We live girls, la playlist d’Arte : http://welovegirls.liveweb.arte.html

Festival de geeks

Il y a dix jours, Barberousse et moi-même sommes allés tenter l’aventure dans un festival de geeks à la gaîté lyrique. Qu’est-ce qu’un festival de geeks me diras-tu ? C’est une réunion dans un sous-sol, sans lumière (ou quasi), où les mecs  (et les nanas) parlent une autre langue. Tu ne comprends pas leurs blagues mais soudain, éclair de génie, tu réalises que la série Big Bang Theory a sûrement du être inspirée d’une histoire vraie et là, pour la première fois de ta vie, tu compatis avec Penny (comprendra qui pourra).

L’un projette des couleurs sur le mur en fonction de l’intensité de tes ondes cérébrales, l’autre crée de la musique contenant toutes les informations d’une protéine (ah ça t’en bouche un coin, hein), l’autre récupère les bouchons de bouteille de lait pour les broyer et nourrir son imprimante 3D. Bon pour plus d’info rendez-vous et .

En dépit de la gentillesse de ces charmants soon-to-be-Bill-Gates, on est sorti un peu sonné du sous-sol et après un arrêt au 1er pour que monsieur puisse jouer aux jeux vidéo mis à disposition gratuitement (!!), on a découvert avec bonheur que le 2ème étage offrait un superbe bar, avec moulures, colonnades, parquet et plafond de 3 mètres de haut, répondant aux critères de luxuosité de monsieur (on se rappelle encore avec horreur les difficultés à trouver un appartement pouvant répondre aux critères démoniaques de Barberousse).

  

Un festival au CentQuatre ou le sang chaud de Buenos Aires

Pendant trois jours, le 104 a décidé d’honorer à sa façon le tandem Paris-Buenos Aires 2011 avec ce pétillant festival de musique latine, «  las noches de Buenos Aires ». V. s’est immiscée pour vous dans les coulisses de cette première soirée intitulée « nuit OUF electro-cumbia ». Revivez l’ambiance d’une milonga au cœur de notre capitale !

Le challenge de ce festival ? Gonflé! Inviter musiciens et DJ tendances de la place argentine (regroupés sous le fameux label ZZK) pour nous initier à leurs musiques folkloriques sous des textures électroniques. Cette musique traditionnelle c’est la cumbia colombienne, construite par strates migratoires dès le XVIIème siècle : les tambours des esclaves africains, accompagnés plus tard par les flûtes indiennes, le tout relié par des paroles et mélodies espagnoles. Elle est rejointe par le Tango argentin deux siècles plus tard, alliance rythmique d’instruments à corde qui convulsa immédiatement les corps pour devenir cette fameuse danse à deux ou quatre temps.

Cette jeune génération s’est (enfin !) emparée de son histoire pour lui donner un nouveau souffle au travers d’une multiplicité d’expressions : la musique oui, mais conçue en connexion avec le cinéma, l’édition ou encore la peinture. Bref, une belle promotion des arts en perspective.

Résultat : un cocktail détonant aux sonorités inédites, et ce dans un cadre plus que propice. D’abord parce que le 104 permet de créer l’illusion d’un festival en plein air à lui tout seul : 39 000 m2où l’on se faufile allégrement entre des salles parfaitement insonorisées. Surtout, pour l’histoire, elle aussi « exotique »,  du lieu : de bâtiment religieux, il devint le service municipal des pompes funèbres sous l’effet des Républicains de la IIIème où chacun obtint le droit à une cérémonie. Sécuralisation funéraire qui s’est récemment transformée en sécularisation festive ! Je vous avais promis de l’exotisme…

Un public hétéroclite était au rendez-vous, du portenos old school, danseur assidu de tango, au teufeur avide de musiques enivrantes, le tout autour d’animations aussi insolites que tentantes : un salon de coiffure improvisé ; une tireuse de cartes allumée ; des tournois de babyfoot enflammés.

On commence par se mettre en appétit avec l’asado, LE barbecue latin, accompagné d’ampanados (sorte de friand) à la viande et de vin argentin. Même le stade de la digestion avait été pensé : juste en face, des bains chauds avaient été installés (prêt de maillot et peignoir assuré).

On se jette ensuite dans le bain scénique cette fois avec la techno-cumbia d’El Remolon, l’acoustique instrumentale de Tremor pour finir par le drum und bass de Luciano Supervielle. Même constat, pour trois ambiances différentes : une musique qui reflète l’histoire de ce continent multiculturel, qui a su faire des impérialismes des uns et des souffrances des autres une richesse sans concession. La magie opère : de l’instrumental au digital, du tango au trip-hop, l’improbable ne leur fait pas peur. Nous non plus.

Amis de la rive gauche, initiez vous à cet « open-space » d’un nouveau genre et culturellement assuré : allez y faire un tour que ce soit de jour pour une expo ou le soir pour y boire un verre sans éprouver le besoin d’être compressé pour s’amuser. Quant à ceux de la rive droite, ils n’ont déjà plus d’excuses, d’autant que le 104 a besoin de vous : face au flot d’événéments, les passants se font discrets…

Lieu puissamment ancré dans sa ville et son quartier, le 104 se refuse à toute étiquette pour se concentrer sur le seul développement d’un espace d’intérêt public accessible à tous, même ceux ayant l’offense de ne pas vivre en plein cœur de Lutèce.

Vous ignoriez ce fameux tandem ? Il est vraiment temps de vous abonner à la newsletter du blog de notre parisienne et de suivre les conseils branchés de Paris by V…

« Nuit de OUF » ou la passerelle rêvée pour vous laisser…et mieux vous retrouver sous des contrées lointaines : Paris by V. devient Chili by V. pendant un mois! La branchitude se mondialise…

Je vous laisse en compagnie d’El Remolon et l’un de ses derniers mix pour vous mettre dans l’ambiance à toute heure (vos voisins – ou vos boss vont adorer – si si) :

 

 Xo, Xo,

 V.

Pour plus d’infos : http://www.104.fr/  Le 104 se situe au 5 rue Curial dans le 19e, métro Riquet (ligne 7) ou Stalingrad (ligne 5). Il est ouvert du mardi au vendredi de 12h à 20h et le week-end de 11h à 20h + ouverture tardive les soirs de programmation